Place et légitimité des terroirs
villageois dans la conservation
Cédric
Vermeulen
Faculté Universitaire
des Sciences Agronomiques de Gembloux, Belgique
INTRODUCTION
La place des terroirs villageois dits
“ traditionnels ” ou “ coutumiers ” au sein des aires
protégées, de leur légitimité ne cesse ces dernières an-nées de conduire des
débats passionnels aux fondements fort peu scienti-fiques. Aux vues ultra-conservationistes
de la gestion des aires protégées s’opposent actuellement un courant où
indigénistes et sciences sociales se mêlent joyeusement. Contre la vision idéalisée (et qualifiée de
rousseau-iste par ses détracteurs) de la nature vierge qu’il convient de
préserver à tout prix s’élève la tendance également occidentale et non moins
romantique de défendre des peuples réputés opprimés et sans défense.
Le présent article se
propose de tenter une approche plus sereine et scientifique de la problématique
de l’insertion des terroirs villageois dans la conservation des aires protégées
en Afrique centrale forestière. Avec les sciences sociales nous partirons du
principe que l’homme et son sys-tème de production-reproduction possède sa
place au sein des aires proté-gées. Avec les conservationistes nous admettrons
que ce système a subit de profondes mutations au cours de ce siècle dernier,
qui se traduisent en de nombreuses régions par une surexploitation irréversible
du milieu.
Un peu de ménage dans nos concepts
Avant d’entamer un débat sur
la légitimité des “ terroirs ” “ coutu-miers ”, il importe
d’abord de clarifier les termes que nous emploierons :
Traditionnel, coutumier,
ou...... ?
Le vocable anthropologique
portant sur les terroirs se plaît souvent à l’adjectiver des termes de
“ traditionnel ” ou “ coutumier ”. Parfois usités
indifféremment, ces derniers semblent recouvrir le plus souvent deux réali-tés
distinctes, la notion de “ traditionnel ” portant sur les règles,
structures sociales et rites précoloniaux (VANSINA, 1991), et la coutume comme
l’interprétation moderne de la tradition sous les influences multiples des
contextes nouveaux (conditions socio-économiques, droit romain, usage d’une
autre langue, christianisme) (adapté de WEBER, 1977).
En ce sens la colonisation,
certes pertubatrice, aurait seule introduit une rupture majeure dans les normes
ou règles des communautés. Or il est probable que des migrations anciennes, des
guerres, des crises d’origines diverses ont pu également constituer des
ruptures importantes (par exem-ple, pour le Sud-Cameroun, le choc culturel que
les populations Maka subirent au 18 ème siècle en rencontrant l’invasion
Pahouine et son cor-tège d’innovations techniques).
En réalité la règle (la
tradition) n’est qu’une situation de référence, un modèle de comportement
autour duquel les acteurs vont se situer dans leurs relations sociales, voire
dans leur concurrence. La pratique, au sens de BOURDIEU (1980), s’oppose à
l’invariance supposée de cette norme ou tradition (ce qui n’exclut pas que
cette dernière évolue ou s’adapte au cours du temps). La pratique est
l’expression de l’habitus, système de dis-positions incorporé, qui conduit les
individus à suivre les règles dans leur caractère fonctionnel et à ne pas les
suivre lorsque le contexte ne s’y prête pas.
Ainsi les pratiques
effectives des membres d’une société sont-elles toujours “ à
distance ” par rapport à la tradition qu’elles invoquent ; à tout
moment une société est en relation ambiguë avec les règles qu’elle s’est donnée
et la tradition est, au moins partiellement, une constante réinvention.
Il y a quelques années, les
auteurs d’“ enjeux fonciers en Afrique Noire ” (KARTHALA, 1982)
avaient identifié un trait chronique des études agraires et notamment des
études foncières, la construction d’un “ référent
précolonial ” . Les théories évolutionistes n’ont de légitimité que
dans la mesure où elles (re)construisent un passé ajusté aux exigences du
présent qu’elles entendent promouvoir (dans le cas qui nous préoccupe des
terroirs ou parcours “ traditionnels ” qui légitimeraient
implicitement une exploitation de la faune sur de vastes étendues au sein des
aires proté-gées). Le traditionnel est construit, dans le cas qui nous
préoccupe, comme le “ négatif ” (au sens photographique) du moderne.
C’est la tentation de vouloir reconstituer une tradition mythique et idéalisée.
Cet éclaircissement implique
qu’il n’existe pas de terroir au sens tra-ditionnel (précolonial) ou coutumier
(postcolonial) du terme, mais bien une “ règle ” du terroir en
évolution plus ou moins rapide et son interpré-tation (plus ou mois distanciée)
quotidienne.
Espace, étendue, terroir et
finage
Nous n’entrerons pas ici
dans les méandres d’un débat largement en-tamé pour l’Afrique francophone
depuis une vingtaine d’années dans les ouvrages successifs de LEROY et al. (cfr éditions Karthala).
Avec certains auteurs, nous
admettrons les définitions suivantes :
Couple
étendue-espace
(POURTIER, 1986) :
à
Etendue : espace physique, réalité
extérieure à l’homme, située du coté de la nature, objectivable, mesurable,
relevant de la géométrie et de l’écologie.
à
Espace : ce que les hommes
construisent à partir de cette étendue (prise comme une matière première), en fonction
de leurs activités, leurs techniques, leur organisation sociale, leurs projets.
L’espace peut ainsi être défini comme une étendue socialisée.
Couple
terroir-finage
(KARSENTY & MARIE, 1997) :
à
Terroir : ensemble des terres
soumises au cycle cultural (en ce com-pris les jachères et recrus forestiers),
divisées en lots géométriques assignés; portion du finage où les logiques
d’occupation du sol sont dominantes.
à
Finage (dérivé étymologique
de l’arcfinus romain) : réserves
fon-cières, qui peuvent porter des bois ou des pâtures, et sur lesquelles
peuvent s’exercer des droits d’usage ; terres en friches (ou
“ vier-ges ”), limites sans bornages qui renvoient à l’idée de
confins, por-tions d’espace éloignées d’un centre, où les usages d’une
communauté s’affaiblissent au profit d’une autre, suivant une représentation
topo-centrique où proximité et éloignement des lieux d’habitation sont les
références dominantes.
Le terroir et le finage dans la ligne du temps
Le terroir et le finage,
expressions spatiales d’un système socio-économique et culturel, reflètent
nécessairement les modifications que ce système subit au cours du temps.
L’Afrique centrale forestière a, au cours du dernier siècle, subit de profondes
mutations. Les sociétés qui l’occu-pent ont vu successivement s’introduire dans
leur mode de vie des con-cepts culturels et biens matériels tels que la
pacification, le christianisme, les économies monétaire, de traite et de rente,
de nouvelles variétés cultu-rales, de nouvelles techniques de chasse, de pêche
etc... De nombreux au-teurs ont insisté sur les bouleversements culturels
intervenus au sein des sociétés. Peu d’écrits par contre nous renseignent sur
les mutations des tenures et appropriations foncières corrélatives aux
changements sur-venus. En reposant la question du terroir, du finage et de
leurs superficies à travers une chronologie des principales transformations
intervenues au cours de ce dernier siècle, il est possible d’apporter un
éclairage nouveau à cette problématique.
Le tableau 1 nous présente l’évolution de la réalité quotidienne “ ter-roir et finage ” depuis une centaine d’années. Il est développé selon une ligne du temps reprenant les principaux événements historiques, ainsi que l’évolution de trois paramètres fondamentaux : le peuplement, la structure sociale et le système de production. Bien que les populations de toute l’Afrique centrale forestière présentent nombres de points communs, ce tableau, construit à partir des écrits de PAUVERT et al. (1957), ALEXANDRE & BINET (1958), KOCH (1968), LABURTHE-TOLRA (1981), WEBER (1974, 1977), VANSINA (1991), SANTOIR (1992) et TARKFORYAN (1995), n’est strictement valable que pour la région du Centre-Sud Cameroun. La lecture de ce tableau doit être principalement verticale, le statut du terroir variant à la lumière des autres facteurs.
Il ressort clairement de ce
tableau que le statut du terroir a considé-rablement évolué au long de ce
dernier siècle. On soupçonne (sans pou-voir avancer de données chiffrées) que
les surfaces nécessaires et leurs utilisations différentielles ont été
extrêmement variables avec l’évolution du sociosystème. Il n’existe donc pas de
terroir (et finage) “du passé” idéal, modèles à suivre et reproduire.
Temps |
Il y a 2 siècles |
1850-1890 |
1900-1916 |
1916-1945 |
1950 |
époque actuelle |
Evéne- ment |
Migration
Sanaga (savane) ->sud forestier (1km/an) Direction
de migration vers la mer |
Commerce
atlantique : multiplication factories,
économie de traite (ivoire et caoutchouc). Colonisation allemande :
pacification, impôts. |
Apparition
des missions. |
Colonisation
française. Introduction de l’argent; abandon de l’économie de traite et des
factories; politique nationale sur le cacao; politique de regroupement
poursuivie. Abandon des axes E-O et tendance à la centralisation. |
Apparition et commercialisation régulière du
câble ; grandes exploitations forestières. |
Cours
des matières premières mondialisées. Etats indépendants politiquement. |
Peuple- ment |
Hydrographie
déterminante: fleuves répulsifs, gués et interfluves occupés. Grands axes de
migration-conquête avec semis de chefferies. |
Migrations
et guerres arrê-tées. Pop regroupées sur axes permanents, chefs de lign-ages
d’abord. Coexistence de villages de la route et de vil-lages de
forêt.Premières con-centrations de pop. autour des factories. |
Concentration
de pop. autour des missions. Scissions religieuses de certains villages,
lutte polygamie, sorcellerie. et soc. secrètes |
Abandon
des villages sur axes délaissés; dépeuplement économique de certaines régions |
Villages
fixés par infrastructures permanentes administratives et de santé; mobilité
très restreinte des villages à l’intérieur d’un espace villageois défini le
long de la route exclusivement. Villages
pluri-lignagers, pluri-claniques et parfois pluri-ethniques |
|
Structure sociale |
Pouvoir
spirituel concentré dans les mains du chef de lignage et du chef de famille.
Grands unités familiales autonomes, autarciques, de 20-100 hab. Chefferie non
héréditaire. Habitat mobile, 2 à 3
fois/vie, déplacement subjectif faible amplitude (15 km), peu lié aux
ressources. Mobilité collective et sociale. Sociétés secrètes
supra-lignagères et inter-claniques. |
Unités
résidentielles fortes inutiles, habitat en voie de sédentarisation. Villages
regroupant plusieurs lignages; mutation du guerrier chasseur en agriculteur-planteur.
Mobilité individuelle, occasionnelle et économique. Axes permanents E-O vers
la mer. |
Disparition
de facteurs de cohésion culturels (cultes, cérémonies d’initiation). |
Démantèlement
partiel de la famille étendue, élimination du rôle des aînés; la famille
élémentaire obtient son autonomie financière et économique, grâce au cacao et
son droit sur le sol, qui s’hérite. Apparition d’une classe de
“ possédants monétaires ” |
Villages
composés de nombreuses petites unités familiales, lignagèrement liées ou non,
présentant une cohésion et une organisation minimale (réseau social lâche).
Fêtes rituelles remplacées par fêtes spontanées. |
|
Système de produc-tion |
Agric.
savane en amélioration. Succ cult: champ courge sur défrichement, champ d’arachide,
jachère 20-25 ans. 25-30 hab/km≤ max optimal. Champs regroupés liés à
la parenté; activités de chasse et de pêche collectives destinées à renforcer
la cohésion du groupe. Défrichement en coopération lignagère. |
Introduction
du cacao à partir de la côte. Planté dans le vivrier, travail masculin.
L’agriculture prend le pas sur la chasse. Double culture annuelle de
l’arachide grâce aux variétés hâtives; diminution de la durée de jachère |
Diminution
des pratiques collectives de chasse liées aux rituels animistes; introduction
du câble |
Le
cacao prend une importance considérable; concurrence agric. Itinérante-cacao
dans le temps de travail masculin |
Prix
florissants du cacao. Développement économique et social. Maintien de l’agriculture
itinérante, “ stabilisée ” autour des villages. |
Chute prix du cacao; chômage en ville et retour
au village. Revenu tirés de la surexploitation ressources comme la faune.
Epuisement de certaines terres proches des villages stabilisés. Travaux communs
organisés selon affinités
personnelles et écon. et moins selon
règles sociales. |
Terroir-foncier- finage |
Droit
né du travail, règle du 1er occupant, terres gagnées par les armes,
entérinées par échanges de femmes. Sol inaliénable; Territoire lignager
déterminé par parcours de chasse et pêche; pas de droit sur la jachère. Droit
durable lié à la sépulture; l’étranger peut planter des fruitiers. Les pop
qui ne migrent plus présentent des territoires lignagers. Etendue ??? |
Les
territoires lignagers et les finages villageois (parfois confondus) se
définissent plus précisément. |
Fixation et droit sur sol apparaissent,
liés au cacao. |
Des
portions de forêt jadis inaliénables échappent au contrôle de la famille étendue
par l’héritage de la cacaoyère. Les limites entre villages apparaissent le
long de la route, indépendante de raisons lignagères (raisons coloniales
d’entretien). Le droit sur la jachère s’affirme. |
Diminution
du gibier liée à l’augmentation du nombre de pièges; parcours de chasse en
extension |
Territoires
lignagers anciens relictuels, remplacés/ juxtaposés à des terroirs villageois
“ modernes ” aux limites non définies. Emprise complète de la
chasse sur tout le finage. |
Tableau 1. Evolution temporelle de la réalité “ terroir ” et “ finage ”.
Tentatives de représentations du terroir et du
finage dans le passé et le présent
Nous venons de souligner le
peu de données historiques disponibles quant aux formes du terroir et du finage,
leur statut et leur superficie au fil des époques. Nous pouvons cependant
tenter d’en donner une représen-tation partielle:
L’agriculture itinérante
joue dans la problématique du terroir chez les peuples forestiers un rôle
déterminant. Les études poursuivies sur diverses ethnies d’essarteurs montrent
que celles-ci ont notamment développé des droits d’héritage familiaux sur les
jachères et recrus forestiers issus de cette activité. Cela n’a
vraisemblable-ment pas toujours été le cas, et il semble même que ces droits
nouveaux n’aient vu le jour qu’à la mutation du guerrier-chasseur en
agriculteur-planteur. Différents auteurs attestent d’une agriculture
rudimentaire par le passé (VANSINA, 1991), du peu d’intérêt et de temps
accordés à celle-ci et de l’absence de droits sur les espaces agricoles
abandonnés. Ainsi KOCH (1968), en parlant des anciens Badjoué remarque
“ de petites étendues de bananes, colocases, ignames,
concombres.... ” et “ le peu de soin apporté à ces cultures ”.
ROESLER (1997), décrivant l’agriculture précoloniale des Bombo de l’Ituri
évoque de petits champs de bananes, demandant peu de travail d’abattage,
abandonnés par déplacement des vil-lages tous les cinq-dix ans. Il précise que
le temps de travail alloué à la chasse et à la collecte de noix et d’insectes
était au moins aussi important que celui consacré à cette agriculture.
ALEXANDRE & BINET (1958) dissertant sur les jachères en pays pahouin
:“ abandonnées sans espoir de retour au temps des grandes
migrations ”. Enfin WEBER (1977) “ un peuple en mouvement n’établit
pas de liens durables avec le sol, et ne connaît pas de formes d’appropriations
autres que le droit de hache et le droit d’usage du sol défriché.... la terre
n’a que valeur d’usage.... et n’ap-paraît pas dans l’énumération de
l’héritage...la terre n’est pas cultivée jusqu’à l’épuisement, les populations
ne restent pas suffisamment long-temps au même endroit”.
La figure 1 nous donne une
première expression schématique de la situation: un déplacement migratoire avec
autour de chaque village un terroir et un finage. L’agriculture itinérante,
faute de temps, ne tourne pas dans le terroir.
Cette convergence de vues n’est cependant pas
partagée par tous. Ainsi, DIAW (1997), qui propose une vue du double mouvement
agri-culture itinérante-migration comme moyen pour un groupe d’asseoir
rapidement sa propriété1 sur de vastes étendues de forêt. Cette
contra-diction se résoud dans la chronologie: l’agriculture itinérante servira
de marqueur dans la constitution d’un territoire (lignager, clanique ou
eth-nique), c’est à dire à la fin du processus migratoire.
Ce processus migratoire, qui influence fortement le
terroir et le finage à l’instant de la migration, mais également longtemps
après, mérite une attention particulière. VANSINA (1991), décrivant la
migration du groupe Sanaga-Ntem: “ ...les nouveaux villages du XIX ème
fondés à une distance de 20 à 30 kilomètres des anciens...un déplacement normal
de plus ou moins 20 km tous les 5 ans....Dans ce processus, le village établi
derrière un village frontalier le dépassait pour se placer au delà ”.
ALEXANDRE & BINET (1958), évoquants la migration Pahouine: “ une
migration en saute-mouton.....les groupes migratoires correspondent à un hameau
(jal) ou à un village (nlam2) ou plutôt aux cellules
familiales cor-respondantes (nda bot
et mvok) ”.
LABURTHE-TOLRA (1981),
commentant les déplacements des anciens Béti: “ le lignage va toujours le
plus loin dès qu’il le peut, vers des terres vierges qui donnent des cultures
plus rentables, vers des nou-veaux peuples à s’allier ou à soumettre. Le
mouvement général des mig-rations (...) se traduit à l’échelle locale par une
dispersion en rayonnement, par des tâches d’huiles autour d’épicentres, par des
mouvements épicycles autour du déférent principal... Le processus de migration
est lié à un pro-cessus de segmentation néolocale (plutôt que strictement
patrilocal). Le père du jeune homme lui montre un nouvel emplacement pour son
futur village et l’y installe. Emplacement choisi pour sa valeur stratégique, à
une distance de 300 à 2000 m en général ”. PERROIS (1970), décrivant les
migrations du groupe Bakota (Gabon et Nord Congo) : “ les migrations
ont suivi des trajets complexes faits d’aller et de retours au gré des
obstac-les rencontrés (fleuves infranchissables, zones marécageuses, tribus
hos-tiles).....les migrations sont avant tout un déplacement du groupe familial
(clan ou lignage) qui est indépendant du reste de la tribu. Il semble que les
contacts avec les autres groupes de la tribu soient évités autant que les
contacts avec les étrangers....on ne reste pas longtemps dans chaque vil-lage,
de deux à dix ans au plus, trois ou quatre ans en moyenne.....pour Etiéla,
village Mohongwé originaire de l’Ogoué, une migration connue avec exactitude,
27 villages sur un siècle environ ”. Enfin WEBER (1977) mentionne en
migration trois modes d’acquisition de la terre: soit la terre est libre, soit
il s’agit du territoire des oncles utérins, soit encore l’acqui-sition se fait
par les armes, avec échange de femmes.
La figure 2. nous présente
une vision schématique plus complète du processus migratoire: le village (unité
culturelle) peut se déplacer com-plètement (A), ou par segmentation néolocale
(B) soit d’individus isolés, soit d’une partie plus importante du groupe.
L’abandon du site n’est pas systématique . L’agriculture itinérante commence à
effectuer ses rotations dans certains des terroirs. La migration se reflète
dans une direction générale plus que dans une direction rigoureuse.
A la fin du processus
migratoire pour les derniers groupes, ou dès le début pour les premiers
migrants (déjà fixés), chaque hameau, confondu à son unité culturelle (lignage,
segment de lignage...) tend à s’établir un “ territoire ”. Ce dernier
doit être assimilé à une vaste étendue, plus ou moins limitée par des
frontières naturelles, partiellement exploitée sous forme de parcours de
chasse, éventuellement défendue par les armes. La topologique particulière des
groupes forestiers s’y applique (POURTIER, 1986) : l’appropriation est
d’abord d’ordre cognitif, l’espace se compose de centres (les villages), de
confins, d’itinéraires ; à partir de ces centres, des gradients dégressifs
d’appropriation matérielle et mentale..... L’agri-culture itinérante se
pratique en rotation autour du village, lequel exploite un terroir agricole et
un finage forestier de dimensions inférieures au ter-ritoire occupé. Les
villages se déplacent dans le temps à l’intérieur de ce territoire, et
conservent des droits précis sur les sites abandonnés. Nous retrouvons la thèse
de DIAW (1997) de l’agriculture itinérante comme marqueur d’occupation de
vastes espaces.
La figure 3 schématise ces
propos.
La période coloniale enfin
se marque principalement du point de vue des problématiques d’occupation
spatiale par un regroupement (politique mais surtout économique) des villages
le long d’axes permanents. A cette occasion, certains territoires (claniques ou
lignagers) seront traversés de part en part par la route, tandis que d’autres
se trouveront “ isolés ” en fo-rêt (le vocabulaire de certaines
ethnies témoigne encore de cette situation). L’autorité coloniale cautionnera
l’insertion au sein des territoires traversés de ces villages isolés,
constitués de ressortissants d’unités culturelles (lig-nages, clans)
différents. C’est ainsi qu’actuellement coexiste une défini-tion de l’espace
(lignagère, clanique) “ traditionnelle ” en déclin avec une division
“ coutumière ” moderne de l’espace, linéaire, fondée sur la route.
Les villages se reconnaissent des limites le long de la route (héritées de
l’obligation coloniale d’entretien des voies), l’espace forestier profond étant
dépourvu de limites précises.
A l’intérieur de cet espace
coutumier moderne la stratégie de déplace-ment est centrée sur l’axe routier.
La figure 4 schématise cette situation: le village et son terroir se déplacent
le long de la route, entre deux limites dé-finies, le déplacement portant
essentiellement, contrairement au passé, plus sur des critères d’épuisement des
terres proches du village que sur des facteurs culturels.
A travers des modalités
variables de déplacements le statut et l’utili-sation différencielle du terroir
ont donc considérablement évolués au cours de ce dernier siècle. La perspective
historique nous rappelle que le “ ter-roir coutumier ”, actuel sujet
d’enjeux, est une réalité mouvante, produit de l’évolution du sociosystème.
L’identification des “terroirs” au sein du programme Ecofac: des
méthodologies variables
3 ECOFAC
(Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale), un programme financé par le
Fonds Européen de Développement, “cherche à concilier développement et
conservation d'un milieu naturel, en y associant étroitement les populations
forestières.” (http://www.ecofac.org/Plaquette/11_GENER.HTM#Preambule)
L’étude
des ethnies inscrites dans les espaces protégés gérés par le programme ECOFAC
(Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale), de leurs interactions avec
l’environnement qu’elles occupent et de la manière de les impliquer dans la
gestion des aires proté-gées requièrent entre-autres des recherches portant sur
les “terroirs”.
A l’issue de la phase 1 du
programme, les synthèses “chasse” (DELVINGT, 1997) et “milieu humain” (JOIRIS,
1996) nous permettent d’évoquer différentes approches pluridisciplinaires d’une
même problé-matique. Le tableau 2 nous présente la synthèse des études de
“terroir”, répartis selon le pays, l’ethnie étudiée, le nombre d’habitants et
la super-ficie du terroir déterminée. La colonne “indicateur” reprend les
éléments clés retenus par les auteurs pour déterminer l’étendue du “terroir”
étudié.
Il ressort de ce tableau que
les indicateurs retenus par des auteurs de disciplines variées diffèrent
sensiblement, soit en fonction de l’objectif poursuivit (i.e. étude chasse),
soit en fonction de la sensibilité particulière de chaque auteur à différentes
problématiques. On constate rapidement la très grande amplitude de variation
qui se dégage entre les superficies, lesquelles sont rarement ramenées à une
variable pertinente de comparai-son (comme la densité de pop. au km≤).
Autant que l’hétérogénéité cultur-elle des populations, les méthodologies
employées déterminent les diffé-rences d’amplitudes entre les terroirs et finages
étudiés.
On remarque immédiatement
que les superficies sont toujours les plus grandes lorsque les critères
cynégétiques sont en jeu. Il est probable que la plupart des villages exploitent
actuellement comme par le passé de vastes parcours de chasse. A la nuance
fondamentale près que la proportion ex-ploitée de ce finage et l’intensité de
cette exploitation à un moment t sont
bien plus importants que par le passé (cfr. A ce sujet les travaux de DETHIER,
1998, en cours pour le village de Kompia, Est-Cameroun).
Pays |
Village |
Ethnie |
Nbre habitants (pop. résidente) |
Superficie du terroir (ou finage) (km≤) |
Indicateur |
Source |
Cameroun |
Ekom |
Badjoué |
192 |
355 |
Anciens
villages, pistes forestières, cabanes de chasse. |
Dethier, 1995, Joiris, 1995. |
Cameroun |
Malen |
Badjoué |
156 |
125 |
Pistes, cabanes de chasse. |
Debroux et Dethier, 1993 |
Cameroun |
Mekas |
Boulou |
293 |
? 25
à 30 km “ en partant de la piste ” |
Anciens
villages, pistes forestières, cabanes de chasse. |
Joiris, 1995 |
Congo |
Diba |
Mboko |
52 |
70 |
Cabanes
de chasse, lignes de pièges, pistes |
Gally & Jeanmar, 1996 |
Congo |
Oleme |
Mboko Bakota |
142 |
81 |
Lignes, cabanes, sentiers |
Gally & Jeanmar, 1996 |
Congo |
Ollémé3 |
Bakota |
144 |
?
10 km “ à partir de la piste ” |
Zones
de cueillette et de pêche |
Gami & Lia, 1995 |
Congo |
Bossouaka |
Bakota |
187 |
277 |
Chasse,
cueillette, exploitation or, cabanes de chasse. |
Lia & Gami, 1995 |
Congo |
Mbandza |
Mboko |
518 |
25
km “ à partir de la piste ” |
|
Gami, 1995 |
Centrafrique |
Kanare |
Yanguéré Ibomba |
89 (117) |
120 |
Lignes
et cabanes de chasse, sentiers, sites diamantifères, anciens villages. |
Dethier, 1996, Gally & Jeanmar, 1996 |
Centrafrique |
Bakota |
Bakota |
397 |
450-500 |
Chasse,
pêche, collecte, pistes, cabanes |
Dethier, 1996 |
Centrafrique |
Ngandi |
Ngandi |
|
90 |
Pièges |
Dethier, 1996 |
Tableau 2. Synthèse des études de
“terroir” dans le cadre de la Phase 1 d’ECOFAC
Légitimité des “ terroirs coutumiers ” dans la conservation:
entériner les limites actuelles?
Cette constatation nous
amène à questionner la pertinence d’indi-cateurs portant sur des activités
cynégétiques dans la délimitation des zones à exploitation villageoise prévues
dans les plans de gestion. L’éten-due de l’occupation spatiale actuelle de
l’espace forestier est en effet forte-ment dépendante de cet indicateur, lequel
dépend aujourd’hui des condi-tions socio-économiques nationales et parfois
internationales (dans le cas d’une activité de chasse concurrencée par la
culture cacaoyère). Si l’on admet l’hypothèse selon laquelle d’une façon
générale la superficie des parcours de chasse est très vaste car leur
exploitation repose sur des sys-tèmes de rotation saisonnière qui permettent au
milieu de se régénérer (JOIRIS, 1996), il ne faut pas perdre de vue que l’étude
des finages est relativement récente et la connaissance de leur étendue avant
intégration dans un système contemporaine d’économie monétaire pour le moins
fragmentaire.
Quand bien même les terroirs
villageois seraient déterminés correcte-ment selon une méthodologie normalisée
et englobant les modes actuels d’exploitation de la ressource, rien ne permet
d’affirmer que les systèmes de rotations soient encore opérationnels ou tout
simplement possibles. Parceque les terroirs de chasse sont fonction de l’accès
à la ressource, de l’abondance de celle-ci et de la pression humaine, ils ne
ressemblent plus à ceux du passé et sont vraisemblablement en extension
continue en fonction de l’épuisement de la ressource. Lorsque cette extension
n’est plus socialement possible, c’est le système de chasse qui se modifie vers
des espèces plus petites (DETHIER, JEANMAR, 1997).
Déterminer l’occupation
spatiale et fonder une délimitation de zones à exploitation villageoise sur un
indicateur majeur chasse revient donc à fonder la démarche sur une activité
fortement influencée par la donne extérieure aux systèmes dits “traditionnels”
ou “coutumiers”.
Les terroirs Badjoué: méthodologie pour une approche comparative
La Réserve de Faune du Dja
au Cameroun comprend à l’intérieur de ses limites Nord une population résidente
permanente d’environ 1300 personnes, ressortissants de l’ethnie Badjoué,
répartie en 17 villages le long d’une piste Est-Ouest (ECOFAC, 1993). Les zones
au Sud de la par-tie Badjoué sont inhabitées. La densité linéaire de population
le long de cette route est de 28 habitants/km≤.
Dans le cadre de la
rédaction du plan d’aménagement de la réserve, la question de la superficie à
accorder à chaque village (les zones d’exploita-tion villageoise) se pose.
Comme le souligne cette
introduction, la zone forestière sous les vil-lages est inhabitée, ne faisant
pas l’objet d’appropriations coutumières. Il en résulte que les populations
Badjoué de la réserve ne rencontrent aucu-nes barrières sociales à l’expansion
de leurs finages. Ceux-ci présentent donc des superficies considérables,
principalement modelées par l’activité de chasse commerciale. Entériner les
limites actuelles d’exploitation ne constitue donc pas une solution
scientifiquement satisfaisante.
La recherche actuellement
menée par le programme APFT-FSAGx en dehors de la réserve sur d’autres villages
Badjoué permet d’apporter un élément de solution à cette problématique. Les
villages extérieurs à la ré-serve présentent en effet des profils de finages
contraints par des popula-tions avoisinantes. On peut supposer que l’étude de
plusieurs finages vil-lageois nous permettra de dégager une tendance en matière
de superficies optimales.
La méthodologie suivante a été adoptée :
Sur base de très nombreuses
réunions et discussions, formelles et in-formelles, avec des représentants de
différents groupes (vieux et sages, jeunes, femmes, assemblées villageoises,
chasseurs, exploitants de vin de palme, représentants d’associations
locales.....) et avec pour principal outil le P.R.A.-mapping, nous avons relevé
par village les informations suivantes:
· lignages et segment de lignages
· sites d’anciens villages
· cacaoyères
· zones de chasse au fusil
· zones de piégeage
· zones de pêche des femmes au barrage
· anciennes zones cultivées
· toponymie des rivières
L’ensemble des PRA-mapping a
ensuite été calé sur une carte au 1/100 000 ème par une succession de visites
sur le terrain des différents lieux identifiés. Pour chaque village une carte
approximative d’occupation spatiale a été dressée, et enfin une carte
synthétique pour l’ensemble des quatre villages. Un recensement de type
classique a permis de dénombrer les habitants par village afin de rapporter la
surface occupée à la population.
Par rapport aux
méthodologies appliquées par d’autres auteurs, celle-ci tend à être la plus
exhaustive possible, en incluant un grand nombre d’indicateurs variés. Pour
comparer les villages entre-eux, nous pourrions définir un simple indice de
densité (nbre habitants/ km≤ de superficie exploitée). Mais celui-ci est
peu sensible aux structures parfois artifi-cielles de la pyramide des âges de
certains villages (concentrations d’en-fants dans certaines familles dues à la présence
d’infrastructures écolières).
Si nous définissons l’indice
suivant:
Indice d’occupation spatiale (IO) =
nombre de km≤ de surface exploitée/
unité familiale
nous pouvons comparer plus
aisément les villages étudiés.
Nous entendons par unité familiale
l’ensemble des personnes vivant sous un ou plusieurs toits, identifiées comme
obéissant au même chef de famille et présentant entre-elles des comportements
de solidarité écono-mique importants (JOIRIS, 1995). Dans le cadre de cette
étude nous ne prenons pas en compte les éventuels résidents extérieurs
répondants à cette définition (qui cependant représentent potentiellement une
pression). En effet, le passage à l’unité familiale comme unité de référence
permet d’absorber l’amplitude moyenne de variation temporelle de celle-ci.
Le tableau 3 présente par village les indices d’occupation spatiale:
Nom du village |
Essiengbot |
Ekomo |
Kompia |
terroirs superposés |
Etol |
Ntsina |
Maleu’leu |
terroirs superposés |
Nbre d’habitants permanents |
308 |
214 |
316 |
838 |
130 |
130 |
171 |
431 |
Nbre d’unités familiales |
38 |
33 |
39 |
110 |
14 |
13 |
20 |
47 |
Surface exploitée (km≤) |
52 |
77 |
87 |
211 |
82 |
69 |
75 |
160 |
Densité (Nbre hab./km≤ exploité) |
5.9 |
2.8 |
3.6 |
4 |
1.8 |
1.88 |
2.28 |
2.69 |
Indice d’occupation spatiale (Nbre km≤ exploité / U.F.) |
1.36 |
2.33 |
2.23 |
1.9 |
5.87 |
5.30 |
3.75 |
3.40 |
Tableau 3: Indices d’occupation spatiale par village (Vermeulen, 1997, Fankap, 1997)
Cette étude porte donc sur 6 villages Badjoué (en 2
groupes de trois villages) étendus sur 211 et 160 km≤ respectivement.
Chaque village exploite4 une superficie donnée, plus ou moins
superposée à celle de ses voisins (et avec des tolérances variables en fonction
de l’activité). A partir de ces données, il est possible de calculer un indice
d’occupation spatial moyen pour la zone: celui-ci vaut 3.47 km≤/U.F. , si
l’on ne tient pas compte des superpositions entre finages, et 2.65 km≤/U.F.
si ces dernières sont prises en considération. Notons que la superposition des
finages semble représenter actuellement une tendance générale dans la zone
Badjoué.
L’indice d’occupation
spatiale d’Ekom, village de la réserve (JOIRIS, DETHIER, 1995) vaut 16.9
km≤/U.F. Ce qui démontre que ce dernier vil-lage pratique sur l’espace
forestier qui l’entoure une emprise supérieure à la “ norme ”
Badjoué.
L’indice moyen ainsi calculé
pourrait être employé pour définir à l’in-térieur de la réserve la superficie
de la zone d’exploitation par village, sur simple base du nombre d’unités
familiales. Une estimation grossière de la superficie nécessaire est alors
obtenue, que l’on calerait à l’optima sur la superficie actuellement exploitée
par chaque village. Un principe de pré-caution pourrait même être appliqué en
augmentant artificiellement d’une unité l’indice moyen dans le calcul des
superficies par village.
Ainsi, pour le village
d’Ekom (21 unités familiales), la zone à accor-der d’après cet indice
serait de 73 km≤ (sans principe de précaution) ou 94 km≤ (avec
principe de précaution). Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec la
surface actuellement exploitée par ce même village et les hameaux voisins (350
km≤) et la surface proposée, toujours pour Ekom, Bodjouo, Koungoulou et
Elandjo par JEANMAR (1998) pour une étude en cours sur la gestion durable de la
chasse (281 km≤) tolérant une certaine forme de chasse commerciale et ne
tenant pas compte des chevauchements entre certains villages. Une étude sur la
répartition des strates de végétation permettrait d’avancer une nouvelle
superficie fondée sur les Production Durables Maximum (cfr. DETHIER, 1998).
Il reste que cette méthode
n’exclut aucunement les nécessaires mesures de gestion à envisager dans les
aires à exploitation villageoises, ni ne détermine du statut des zones situées
en dehors de ces aires, pour les-quelles des mesures graduées peuvent être
envisagées, sur base d’une gestion contractuelle.
Un principe de
généralisation de cette méthode, lourde puisque valable pour une ethnie
seulement, ne pourra être émis que lorsque qu’une moyenne d’indices de
plusieurs ethnies d’essarteurs aura été établie, sur base d’études
comparatives.
Conclusion
Après avoir clarifié les
concepts que nous utilisons, nous avons replacé le terroir et le finage dans la
ligne du temps (dernier siècle écoulé) et mis en lumière la variabilité
temporelle considérable de ces notions. Nous avons tenté en outre d’en donner
une représentation schématique (un modèle) applicable aux faits observés.
La revue des méthodologies
appliquées à l’identification des finages dans la première phase du programme
ECOFAC nous a ensuite permis d’insister sur la nécessaire normalisation (à des
fins comparatives) des études portant sur les finages. Le rôle crucial des
indicateurs cynégétiques a été discuté à cette occasion ; la question
pratique de la délimitation des zones à exploitation villageoise de la Réserve
de Faune du Dja a enfin été abordée. Une approche comparative
“ interfinage ” a permis de dégager un indice d’occupation spatiale
moyen pour l’ethnie Badjoué. Celui-ci pour-rait s’appliquer, moyennant des
facteurs correctifs éventuels, à l’ensemble de la zone Badjoué nord de la
réserve pour la délimitation des zones à exploitations villageoises.
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Université Libre de Bruxelles,
Centre d’Anthropologie Culturelle, 44 Avenue Jeanne, 1050 Bruxelles
BP 1857 Yaoundé
Cet article a
bénéficié des suggestions et des commentaires de la part d’Alain Karsenty.